92                                                     REGISTRES
de Parlement à Paris, en la cause et poursuitte faicte par maistre Geoffroy Luillier, aussi conseiller dudit seigneur et maistre ordinaire en sa Chambre des Comptes, pour raison de l'ouverture d'une rue descendant en la rue des Mathurins, prochaine de l'ostel dud. Le Maistre f1', et requerir que l'ouver­ture soit faicte de lad. rue, emsemble requerir contre
DU BUREAU                                               [1547]
led. Luillier qu'il soit condempné à payer à lad. Ville les arreraiges par luy deubz, à cause des cens et rente qu'il doibt par chascun an à icelle Ville, à cause de sad. maison, estant en la censive et sei­gneurie fonciere de lad. Ville, en laquelle pend, ou soulloit pendre pour enseigne la Teste noire.
CXI [LX]. ---- L.\ RUE DE LA TaRLETTERIE n'eST DE LA CROISEE DE LA VlLLE.
12 août 1547. (F°1. 63.)
Dud. xii6(2) jour d'Aoust vc xlvii.
Sur la requeste presentée par les habitans de la rue de la Tableterye, tendant afin de leur ordonner le pavé qu'il fauldra doresnavant pour paver lad. rue, aux despens de lad. Ville, a esté ordonné, actendu que lad. rue n'est de la croisée de lad. Ville, qu'il ne sera, pour le present ny par cy après, fourny aucun pavé aux despens de lad. Ville, pour paver lad. rue, mais seront tenuz lesd, supplians paver chascun devant leurs maisons, à leurs despens, suivant l'or­donnance.
(Baux de la ville et du cardinal du Bellay.] Quant à ceulx qui pretendent avoir baulx de la Ville et de Monseigneur le Cardinal du Bellay, à cause de Sainct Eloy, le long des murailles de lad. Ville, entre la porte des Barrez et le Trou Gaillard, dit Pugnaiz, a esté ordonné que, en faisant aparoir des baulx qu'ilz en dient avoir, tant de lad. Ville que dud. seigneur Cardinal, et en en laissant autant à lad. Ville et se inscrivant au papier terrier d'icelle, leur sera permis de bastir, selon le contenu desd, baulx, si faire se doibt.
[Requête de Simon Larcher, proviseur du collège de Lisieux.] Touchant la requeste presentée par M" Simon
Larcher, scripteur de l'Université de Paris, provi­seur du coleige de Lizieux, a esté advisé, veu les deffenses faictes par le maire de Saincte Geneviefve, à la requeste des religieulx, abbé et convent de lad. abbaye, aux maçons et ouvriers dud. Larcher, que led. Larcher se doibt porter pour appellant desd, deffences et de ce qui s'en est ensuivy, comme de juge incompétant, qu'il doibt relever son appel par devant le Prevost ordinaire et que les Prevost des Marchans et Eschevins se joindront avecques led. Larcher, et par vertu de leur previlleige feront ren­voyer la cause en la court de Parlement.
[Requête du trésorier Bonacoursy.]
Sur la requeste presentée par le tresorier Bona­coursy, louchant quelque place qu'il demande sur les fossez, à l'opposite de sa maison, assise ai Sainct Germain des Prez, a esté accordé que le transport qui luy a esté faict par Jehan Lamoureux, portera son effect, et le consentent et accordent Mess" les Prevost des Marchans et Eschevins. Et quant à l'aug-nientacion requise par led. Bonacoursy de quelque largeur et longueur, oultre le contenu ou bail dud. Lamoureux, qui a faict led. transport aud. Bona­coursy, a esté ordonné que aucun bail n'en sera faict aud. Bonacoursy, quant à present'3'.
O II s'agit, suivant Sauval, de la rue Coupe-Gorge, qui dès le temps de Saint-Louis, servait de passage entre la rue des Poirées et la rue des Malhurins-Saint-Jacques: depuis, elle avait été fermée à l'une de ses extrémités. L'hôtel de Gilles Le Maistre, qu'on ap­pelait aussi l'hôtel d'Harcourt, occupait tout l'espace compris entre cette ruelle et la rue des Maçons-Sorbonne. Après avoir rappelé la présente délibération du Bureau de la Ville, Sauval ajoute : "Deux ans après, Le Maistre obtint des lettres du Roy qui portoient qu'on ouvriroit la rue Coupe-Gorge, et, par arrêt du dernier mai i55o, le Parlement ordonna que les édifices faits par la Sorbonne sur cette rue seroient abatus, de telle sorte que l'hôtel d'Harcourt y auroit ses vues, ses égouts, ses taluls et autres commodités qu'il y avoit eu autrefois; et qu'avant de ruiner la maison de Lhuillier, il seroit informé d'office, en présence du Procureur général, sur la com­modité ou incommodité que le public recevrait de l'ouverture de la rue Coupe-Gorge... Je ne puis dire si cet arrêt s'exécuta, car la maison de Lhuillier subsiste encore, les maisons de la Sorbonne couvrent toujours cette rue et les descendans de Le Maistre plaident à la Grand'Chainbre pour l'exécution des arrêts de 1507 et de i55o.n (Hist, et Antiquités de la Ville de Paris, in-fol., 1724 , t. I, p. 169.)
(2)   Le texte porte, sans doute par erreur, ix Dud. 11' jour.7)
(3)   La moitié du folio 63 v° est en blanc.